Les conséquences financières d’un sinistre grave sont toujours plus importantes que prévu
Plus de la moitié des entreprises confrontées à un préjudice grave à la suite d’un incendie ou d’une explosion boiront la tasse dans les cinq ans, malgré une bonne assurance incendie. En effet, cette assurance ne couvre que les dégâts d’incendie directs, et pas la perte de chiffre d’affaires ou les frais fixes qui continuent de pleuvoir. Idem pour le manque à gagner. Dès lors, une bonne assurance pertes d’exploitation peut être la réponse à de nombreux problèmes.
En cas d’incendie ou d’explosion, l’assurance incendie s’offre à vous pour indemniser la reconstruction de votre bâtiment et de vos machines. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. Il s’écoule toujours un certain temps entre le sinistre et la reprise des activités. Et il n’est pas rare que cette période s’éternise plus que souhaité : un fournisseur se fait attendre, la délivrance d’un permis tarde…
Entre-temps, les coûts généraux continuent de pleuvoir, vos clients filent chez un concurrent et, par-dessus le marché, vous devez acquitter des frais supplémentaires pour louer un abri provisoire et des machines, par exemple.
Ces aspects sont rarement couverts par l’assurance incendie. Si vous souhaitez néanmoins une telle couverture, il vous faut souscrire une police pertes d’exploitation, qui vous permettra de surmonter financièrement cette période difficile comme s’il n’y avait pas eu de sinistre.
Pour le montant assuré, vous pouvez opter soit pour un montant fixe par jour d’interruption, soit pour un règlement sur la base du chiffre d’affaires escompté. Pour les entreprises dont l’historique est suffisant, on se fondera sur le compte de résultats, tandis que pour une jeune entreprise, on tiendra compte des prévisions reprises dans le plan financier que toute nouvelle société doit déposer chez le notaire. Dans les deux cas, une clause d’adaptation peut être intégrée afin de compenser les fluctuations d’une année à l’autre.
Les entreprises sous-estiment l’effet de ciseau
Malgré l’intérêt indéniable d’une assurance pertes d’exploitation, seules trois entreprises sur dix souscrivent une telle police. C’est dire si de nombreux chefs d’entreprise continuent de sous-estimer l’effet de ciseau d’un grand incident. D’un côté, les rentrées tarissent ; de l’autre, les frais fixes s’accumulent et il faut même, de surcroît, assumer des dépenses supplémentaires. Dans le meilleur des cas, les entreprises touchées iront puiser dans leurs réserves. Mais en cas de réserves insuffisantes, voire nulles, c’est à la banque qu’il reviendra d’apporter la solution sous la forme d’un crédit pont, ce qui n’est pas toujours évident. Et si aucune de ces deux possibilités n’est une option, le sauvetage devra venir d’un apport supplémentaire des actionnaires.
Il n’est dès lors pas exagéré de considérer l’assurance pertes d’exploitation comme une assurance-vie pour votre entreprise. Ne perdez pas de vue ici que la souscription d’une assurance pertes d’exploitation s’accompagne d’un délai d’attente, pendant lequel un sinistre n’est pas couvert.
La période de transition peut facilement durer un an et demi
La composition d’une assurance pertes d’exploitation, c’est du sur-mesure. En effet, une entreprise de production aura davantage à assurer qu’une société de services, par exemple.
L’entreprise peut choisir les activités à assurer, ainsi que la période de transition à couvrir. Un assureur comme AXA précise d’emblée qu’un chef d’entreprise doit tenir compte de trois périodes. La première est celle de la préparation de la reconstruction, qui peut déjà représenter trois mois. Il s’agit par exemple de nettoyer le terrain, de réaliser les plans de construction, de lancer les demandes de permis et de commander les nouvelles machines. La deuxième phase est celle de la reconstruction à proprement parler. Non seulement celle du bâtiment et des machines, mais aussi la reconstitution des documents techniques et de l’infrastructure informatique. Pour cette phase, l’assureur compte facilement un an. Puis vient, enfin, la phase de reconstruction du fichier clientèle. Tous les clients peuvent-ils être refournis immédiatement ou certains ont-ils conclu entre-temps d’autres contrats ? L’assurance pertes d’exploitation ne doit en effet pas s’arrêter au moment où la production retourne à plein régime. Elle peut se prolonger jusqu’à la reconquête des résultats d’avant-sinistre, certes avec un délai maximum.
Le coût dépend de la marge brute
Le coût d’une assurance pertes d’exploitation dépend entre autres du degré de risque de l’activité concernée, ainsi que de la marge brute atteinte par l’entreprise. Le but de la police est en effet de faire en sorte que les résultats de l’entreprise ne pâtissent en rien du sinistre, comme s’il n’avait pas eu lieu.
Généralement, l’assurance couvre en standard les risques Flexa : pertes d’exploitation après incendie, explosion, foudre et collision d’aéronefs . Elle prévoit en outre une couverture bris de machine et tous risques chantier. Pour d’autres risques tels que tempête, grêle, collision de véhicules terrestres à moteur, fumées, dégâts des eaux, risques électriques, conflits de travail, émeutes, mouvements populaires, vandalisme et malveillance, déclenchement accidentel d’installations automatiques d’extinction d’incendie (sprinklers) ou bris de verre, la couverture est optionnelle.
Ne vous privez donc pas de l’avis d’un bon conseiller. Votre comptable peut certainement vous aider à dresser l’inventaire financier de votre entreprise. De son côté, un bon courtier en assurances expert en la matière vous aidera à composer l’assurance adaptée à votre entreprise, à un prix correct.